lundi, avril 16, 2007

BJORK + TIMBALAND = WAAAAAA !!!


extrait de l'interview de bjork concernant son nouvel album " VOLTA " prévu pour mai :

Pitchfork : Comment s’est passée votre rencontre avec Timbaland ?

Il a samplé l’une de mes chansons, Jóga, il y a une dizaine d’années, et a souvent déclaré qu’il adorait Venus as a boy, une autre de mes chansons qui a plus de 14 ans et dont nous avions enregistré les cordes à Bollywood, ce qui fascine Timbaland. Nous nous sommes croisés dans plusieurs soirées : nous savions que nous nous admirions l’un l’autre depuis des années, nous avions vaguement parlé de travailler ensemble, sans jamais rien concrétiser.

L’an dernier, après avoir enchaîné plusieurs projets sérieux à la suite, je me suis demandé « alors, quand est-ce qu’on s’amuse ? », alors je l’ai appelé en lui disant que c’était le moment de faire quelque chose ensemble.

Comment s’est passée votre collaboration ?

C’était très, très dépaysant. Je suis habituée à travailler seule, ce qui me convient parfaitement : 90 % de la création de chacun de mes albums est faite dans la plus grande solitude : je travaille sur mon ordinateur, j’invente des mélodies en me baladant, j’écris des paroles, pour Volta j’ai travaillé les arrangements de mon ensemble de cuivres... Du coup, lorsque j’entame une collaboration, je suis assez enthousiaste à l’idée de mettre cette démarche de côté pour fusionner avec quelqu’un, dont j’espère qu’il sera assez différent de moi.

En ce qui concerne Timbaland, bien que nous soyons très différents, nous avons indéniablement des atomes crochus. Nous avons vraiment su trouver un terrain d’entente. C’était intéressant de me retrouver en studio avec quelqu’un avec qui j’avais peu discuté au préalable.

La première fois que nous nous sommes retrouvés ensemble il m’a demandé « Alors, qu’est-ce que tu veux faire ? Quelque chose de chelou ? Un tube ? ». Je lui ai répondu « Comment peux-tu me demander une chose pareille ? ». C’était impensable pour moi de travailler de cette manière, en décidant à l’avance de la destinée d’un morceau. Je lui ai dit que j’avais besoin de savoir quels étaient nos points d’accroche, le point d’intersection de nos univers.

Il a alors proposé que nous fassions quelque chose dans le style de Cry me a river ; je pouvais quant à moi apporter un bagage musical différent (j’écoute principalement des groupes indé des années 80). Le résultat m’a fait penser à Take my breath away (elle chante). J’adore lorsque Timbaland produit des choses qui sonnent un peu rave, avec des synthés très roots, tout cela avec un grand sens de l’humour ; parce que je pense que ses productions, en particulier pour Missy Elliott, sont pleines d’humour. Il ne se prend pas du tout au sérieux, contrairement à la plupart des gens.



Combien de morceaux avez-vous composé ensemble ?

Dans un premier temps, nous avons fait sept morceaux en trois heures, de manière totalement improvisée, sans avoir préparé quoique ce soit à l’avance. Ensuite, nous nous sommes séparés, il est parti s’occuper de l’album de Justin (Timberlake) et celui de Nelly Furtado je crois. Du coup, nous n’avons pas eu le temps de retravailler ces morceaux ensemble par la suite, ce qui s’est finalement révélé providentiel puisque j’ai pu faire ce que je voulais de nos maquettes, les éditer intégralement, et faire participer d’autres musiciens, comme Konono, Chris Corsano ou Brian Chippendale, à leur élaboration.

Je pense que c’est la première fois que Timbaland travaillait de cette manière, en abandonnant ses morceaux et ses productions à quelqu’un et en le laissant terminer seul le travail selon son goût. Je lui envoyais les résultats au fur et à mesure, et il me répondait qu’il adorait.

Quels morceaux que vous avez produit ensemble se trouvent finalement sur le disque ?

Earth Intruders, Innocence, et Hope. Konono a également participé à la production de Earth Intruders. Il a composé un beat pour Hope, sur lequel j’ai chanté, et que j’ai ensuite hachuré puis réintégré au morceau : au final, cela sonne d’une manière beaucoup plus chaotique que prévu. Sur son beat initial, les sons les plus bas surgissaient d’une manière irrégulière, jouant avec la stéréo. J’ai ensuite écrit une ligne de basse, par dessus laquelle Toumani Diabaté a joué de la kora : on ne peut plus vraiment parler d’un duo Björk/Timbaland, les morceaux ont vraiment pris leur indépendance...



Pitchfork : J’ai lu quelque part que Timbaland décrivait comme des morceaux de hip-hop ceux qu’il avait composés pour vous. Vous confirmez cela ?

Björk : Je n’ai pas envie de lancer le débat, mais pour moi ce n’est pas du hip-hop. Allons, un peu de sérieux, je viens d’Islande, je ne fais pas de hip-hop ! Mais lui voit cela différemment. On avait fait un reportage sur moi il y a longtemps, dans lequel Missy Elliott disait qu’elle considérait Homogenic comme un album de hip-hop. Et moi de répondre, « hmmmmmmmmmmm ? ».
Mais peu m’importe la manière dont on qualifie ma musique, je ne peux rien y faire. Je sais ce qui me plaît. Sur cet album, j’aime tout particulièrement les morceaux qui ont été écrits à part égale par Timbaland et moi, on y entend vraiment notre touche à chacun. Je ne me sens pas comme une extra-terrestre envahissant son univers, pas plus que l’inverse, on joue ensemble sur le même terrain. Et je ne sais pas comment qualifier ce terrain, mais il me semble vraiment équilibré.

et Grandpamini te balance le MP3 ! BIM !

Bjork - Earth Intruders

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